L’IES pour mieux connaître l’Europe

Soumis par pat le mercredi, 29 janvier, 2003 - 15:40 Remarque
Géopolitique

Plusieurs voient l’Union Européenne comme une entente équivalente a l’ALENA permettant aux puissances de l`économie européenne de se positionner avantageusement sur l’échiquier mondial. Cet aspect de l’Union est certes très important mais il ne faut pas à mon avis réduire sa portée au simple fait économique. En effet il y a eu au cours de la formation de l’Union plusieurs discussions et débats dans le but de donner à l’Europe une politique commune et cohérente en matière de droits de l`homme, partage des ressources, défense, intervention militaire, etc. L’IES ou Institut d’Étude de Sécurité est un exemple de cet effort.

On trouve dans la page de présentation de l’organisme la définition suivante «Indépendant dans ses statuts et ses travaux, l’IES ne représente ni ne défend aucun intérêt national particulier. Son objectif est de contribuer à la formation d’une culture européenne commune en matière de sécurité, d’enrichir le débat stratégique et de promouvoir systématiquement l'intérêt général de l’Union.» Je vous invite à aller voir la brochure en format pdf disponible au bas de la page de présentation pour une définition complète de l’organisme.

Comme tous les travaux de l’organisme sont disponibles sur le site ies-eu chacun peut évaluer la position des différents pays d’Europe en relation avec la politique commune de l’Union. Par exemple la position de l’Union sur la guerre en Irak est présentée sur le site à la rubrique «Occasional Papers» au numéro 40 intitulé «Iraq : a European point of view» alors que le numéro 39 intitulé «Iraq : the transatlantic debate» élabore sur les points de vue comparés de l’UE et des É.-U.

Bien entendu les travaux de l’IES ne dictent pas les actions concrètes des pays membres de l’Union. Chaque pays reste indépendant comme le montrent bien les réactions individuelles de la France et de l’Italie sur la question iraqienne. Il ne faut donc pas tenter d’utiliser les textes de l’IES comme un outil de prédiction des actions d’État mais plutôt comme une base d’analyse et de compréhension de ces actions. À ce sujet il est intéressant de se demander si l’IES est vraiment une inspiration pour les États membres ou seulement une façade de relation publique.

À une époque où le monopole de superpuissance des États-Unis crée un déséquilibre dans les relations internationales, l’Union Européenne peut se présenter comme l’interlocuteur faisant contrebalance. Ceci est une bonne nouvelle à condition que l’Union propose des politiques avantageuses pour l’avancement de l’humanité. La question suivante me vient à l’esprit : La politique étrangère de l’Union amène-t-elle à une plus grande justice internationale ou est-elle à l’image de celle des États-Unis une politique d’hégémonie? Bien que la meilleure façon de répondre à cette question demeure à mon avis d’observer les actions concrètes des pays membres, je crois que la lecture des travaux de l’IES reste une option intéressante et enrichissante pour qui veut mieux comprendre l’ordre mondial.