Bouclier antimissiles: les discussions progressent

Soumis par anarcat le samedi, 13 septembre, 2003 - 15:37 Annonce
Géopolitique

Ottawa (PC) - Les discussions avec Washington au sujet de la participation possible du Canada au programme américain de défense antimissiles vont bien, et une décision pourrait être prise cet automne, a annoncé hier le ministre de la Défense, John McCallum.

Les deux parties ont eu trois rencontres depuis juillet, a-t-il précisé. Des informations diffusées dans les médias hier laissaient entendre que la décision pourrait être reportée, mais M. McCallum a assuré que tout se déroule comme prévu. Les enjeux sont très importants et il n'est pas question de précipiter les choses, a-t-il dit hier au cours d'une conférence téléphonique depuis Pékin, où il effectue une visite officielle.

Aucune échéance n'a été fixée pour les discussions, bien que les Américains souhaitent que la première phase du système soit en place et fonctionnelle d'ici l'an prochain.

La possibilité d'une participation canadienne au projet de bouclier antimissiles a déclenché une véritable tempête politique à Ottawa le printemps dernier. Le gouvernement, qui avait longtemps écarté la question, la qualifiant d'hypothétique, a subitement appuyé l'idée d'ouvrir des pourparlers avec Washington.

Le Bloc québécois et le Nouveau Parti démocratique y étaient farouchement opposés tandis que l'Alliance canadienne y était favorable. Certains députés libéraux s'opposaient à l'adhésion canadienne, affirmant que le programme pourrait déclencher une nouvelle course aux armements et entraîner la militarisation de l'espace.

Le ministre McCallum a indiqué que le Canada demeure opposé à la mise en place d'armes en orbite, mais il soutient que les plans américains initiaux ne prévoient pas de telle mesure.

Un certain nombre de questions sont actuellement débattues, a-t-il dit. «Il y a la question de savoir si les Américains voudront du territoire canadien. Cela semble peu probable pour le moment, mais cela pourrait être le cas ultérieurement. Il y a la question de savoir quelle contribution, financière ou autre, on pourrait demander au Canada. Et il y a la question, cruciale pour le Canada, de s'assurer que la protection offerte aux Canadiens n'est pas inférieure à celle qui est fournie aux Américains.»