Les policiers montréalais auront une formation en éthique

Soumis par anarcat le lundi, 13 janvier, 2003 - 17:10 Remarque
Contrôle social

Un article en page 3 du Devoir du lundi 13 janvier nous explique que le "[d]ans la foulée de l'instauration de la police communautaire, en 1997, la direction du SPVM (Service de Police de la Ville de Montréal) a résolu de développer la prise de décision éthique au sein de ce corps policier."

L'article du Devoir demande ainsi avec une certaine futilité si "[u]n policier devant faire une intervention dans une mosquée doit-il se déchausser, comme le veut la coutume dans ce lieu?"

Puisque cette politique fut "résolue" en 1997, on est en droit de se demander si Giovani Stante a pris une décision éthique en assénant un violent coup de poing au visage d'un itinérant déjà maîtrisé, provoquant sa mort; ou si cette procédure est considérée comme hors des débats éthiques du SPVM.

On se demande donc jusqu'où ira ladite formation? J'avoue n'avoir pas personnellement suivi de cours d'éthique, alors je ne sais trop de quelle nature est exactement l'Éthique Philosophique, et si c'est en ce sens que l'inspecteur-chef du SPVM (Michel Quintal, conseiller en éthique) utilise ledit mot. Il est cependant clair que la formation d'un policier ne doit logiquement pas aller trop loin dans les débats éthiques. En effet, si les policiers s'arrêteraient à réfléchir et prendre des décisions éthiques dans l'exercice de leurs fonctions, peut-être verrions-nous, par exemple, des policiers joindre les rangs des manifestants ou des policiers protéger des gens maltraités par d'autres agents de sécurité, ou encore mieux, ne pas fumer le pot que l'on vient de saisir à un vendeur!

Mais trêve de rêveries: il est clair que ces cours d'éthique sont bel et bien dans la lignée de la police communautaire-totalitaire, qui nous montre le beau visage de l'agent Lafferière en pleine campagne de PR tandis que les manifestants se font tabasser dans la rue.

Une affaire de relations publiques donc, qui vise à instruire au minimum les policiers pour ne pas insulter sans raison des communautés particulières, qui vivent souvent déjà dans la peur ou même dans la haine de la police. Fraterniser et s'intégrer à la population pour mieux pouvoir l'infiltrer et la contrôler, tel est le motto de la police communautaire. Un cours "d'éthique" n'est que complémentaire.

Mise à jour: j'ai trouvé l'article (en fait de la Presse Canadienne) en ligne sur mesnouvelles.com.

Éthique ou étiquette?

by tatien on 20 janvier, 2003 - 17:00Score: 1

Ça m'apparaît comme une version très réductrice des cours sur l'intervention interculturelle qui font partie du bagage obligatoire que doivent suivre les futurs policiers dans leur DEC (avant d'aller apprendre à tirer et à éviter des cônes jaune-oranges à Nicolet). Comme me le faisait remarquer Ze Dave, on dirait qu'ils confondent "éthique" avec "étiquette"; apprendre les règles de l'étiquette d'un groupe -- e.g. enlever ses godasses dans une mosquée -- n'aide aucunement à comprendre sur quoi est fondée "l'éthique" du groupe -- e.g. la raison pour laquelle il faut enlever ses godasses ... -- et par conséquent ne nécessite pas de comprendre les autres cultures.

Or, c'est justement parce que les policiers font bien souvent des erreurs de jugement dans les cas où ils ont à intervenir auprès de gens d'autres cultures que ces cours (comme Races et racisme) ont été ajoutés à la formation des policiers. Espérons qu'ils ne se serviront pas de cette nouvelle "formation en éthique" bidon pour faire des pressions pour retirer ces cours de la grille horaire...