Encore une fois, les américains ont mis le paquet pour le Supwer Bowl. Cette fois-ci, ce sera dans la répression. En effet, le FCC va constituer une enquête sur le spectacle "déplorable, sans classe et grossier" (Micheal Powell). Pour ceux qui ont passé les deux derniers jours sur Mars, Janet Jackson s'est fait dénuder un sein lors du spectacle d'intermission du sacro-sein (oups!) Super Bowl. Le FCC, l'équivalent de notre CRTC, a le pouvoir d'imposer des amendes aux actes obscènes montrés à la télévision américaine.
Mais ce n'est qu'un sein. En jouant les vierges offensés, les médias, le FCC et la NFL embarquent curieusement dans le jeu de MTV et Jackson, cette dernière ayant, selon certains, intérêt à se faire un peu de publicité (vous vous rappeliez de Janet Jackson avant le Super Bowl?). Mais passé ce coup de marketing fumant, c'est l'amérique Sainte-Nitouche qui ressort de l'enfer avec ces armes fourbies de censures et de contrôle. En criant sur les toits le scandale pour un malheureux sein, on démonise la femme et le corps nu plus que d'autre chose. C'est aussi le contrôle parental que l'on réclame ardamment. Non pas le contrôle des enfants par les parents, mais le contrôle des parents aussi, par l'état, s'il le faut. La nudité est un vice, et le Super Bowl, la béatitude. Comment le méchant MTV a-t-il pu mélanger les deux? La réaction médiatique fait donc peur.
Notez enfin que les médias américains parlent beaucoup de cet événement, tout comme probablement tous les médias de la planète, sauf qu'au États-Unis, personne n'a rééllement vu ledit sein: il ne passe pas au nouvelles, et je peux vous garantir qu'il ne sera jamais rediffusé. Ici, le joli melon a fait la couverture de la première page du Devoir et a été présenté à tous les journaux télévisés. Je peux d'ailleurs faire remarquer, pour nos voisins qui ont la chance inouïe de lire le français, que le mamelon était recouvert d'une petite étoile dorée, ce qui signifiait peut-être la préméditation de cet acte Ô si odieux.
Pour ceux qui ne savent pas lire entre les lignes, c'est du sarcasme. Je suis bien heureux et pas du tout scandalisé de pouvoir observer le sein de Janet Jackson, si ce n'est que pour pouvoir encore me moquer de nos voisins Ô si puritains.