George W. Bush se fait champion de ces trois manœuvres: le président américain ne s’entiche pas de subtilités, elles vont à l’encontre de son image.
De Washington à chez nous, la politique néoconservatrice a la cote et aucun palier gouvernemental n’y échappe.
Ainsi, après qu’il nous ait gouverné lors des orgies financières menant des commandites à l’évasion fiscale, le nouveau boss à Ottawa choisit enfin de nous offrir un peu de notre argent en proposant de troquer le système de santé pour nos votes à l’élection fédérale.
Le procédé vous déplaît? Pensez-y, vous protesteriez au moment de répondre à la préoccupation #1 de l’ensemble des électeurs?
Alors, écoutez bien la suite du discours : la torture américaine vaut mieux que celle de Saddam, et M. Martin vous protège de M. Harper. La résultante du système politique nord-américain est toujours le choix du moindre mal.
Le Québec ne voulant pas être en reste, nous nous sommes débarrassés des aveugles qui nous gouvernaient et avons élu un gouvernement provincial qui était prêt à nous remettre à l’heure continentale.
Peur : l’énormité de la dette doit anéantir vos attentes vis-à-vis Québec.
Paternalisme : la démocratie participative entrave l’action de nos décideurs.
Patronage : public-privé, qui de mieux placé pour en décider que le privé?
Un petit conseil pour les réfractaires qui hésitent à se lancer dans le bain néoconservateur: la misère des uns fait le bonheur des autres, alors choisissez votre camp. Ah, mais ça vous dégoûte de la politique? Ne vous en faites pas, une chute de libido accompagnée de l’apathie électorale sont les effets secondaires de la médecine neo-con, qui soigne vos délires sociaux-démocrates.
Notre Québec vieillissant (ayez en peur!) étant profondément affligé, nous avons élu de lui administrer cette médecine de cheval. Réingénérie : éliminons nos services afin de les sauver. CDQ : arrêtons les investissements structurants pour stimuler la richesse. Suroît : détruisons l’environnement pour éviter la catastrophe. Défusions : déresponsabilisons les riches pour promouvoir la démocratie. La liste est longue, elle va prendre quatre ans à écrire.