Nouvel étiquetage de Santé Canada

Soumis par mathieu le vendredi, 3 janvier, 2003 - 11:29 Analyse
Politique nationale

Le tableau d'information nutritionnelle sera semblable sur tous les emballages d'aliments préparés pour prévenir la malnutrition (texte de Radio-Canada).

D'après un reportage (à Radio-Canada, il y a quelques semaines), les aliments irradiés (et il y en a beaucoup!) vont commencer à être identifiés par un logo plus clair, mais l'étiquetage des OGM ne sera toujours pas obligatoire.

Santé Canada fait une distinction entre les aliment irradiés et les OGM : les premiers sont "traités" au cours de leur préparation, alors que les autres ne sont pas modifiés au cours de leur préparation. Ceci implique donc une politique d'étiquetage différente... belle excuse, qui ne fait aucun cas de l'impossibilité de voir la différence entre une tomate-crabe et une vraie tomate!

Toute la question de l'inocuité des OGM jusqu'à preuve du contraire est un non-sens. Des études indépendantes, faites avec toutes les informations nécessaires - le secret industriel ne prime jamais sur la santé publique! - devraient être exigées avant que l'on pense à ingérer une seule de ces fraises.

Les études faites par les compagnies agro-alimentaires (Monsanto et les autres) ne sont pas dignes de confiance. Les mensonges éhontés des compagnies de tabac ainsi que les fiascos comptables de Enron et Worldcom ont montrés clairement que les compagnies n'existent que pour les profits. La vision comptable du long terme (mettons deux ou cinq ans et plus, selon le secteur), n'est pas compatible avec la durée espérée d'une vie (plus de 75 ans au Canada). Il n'est donc pas possible de se fier sérieusement sur les rapports de recherche faits par la compagnie dont le produit est à l'étude.

Santé Canada continue de se donner bonne conscience en donnant des années à des compagnies miliardaires (Kraft, Nestlé, etc.) pour appliquer des changements mineurs qui sont déjà en application dans d'autres pays. En ce domaine, il serait intéressant de regarder ce qui se fait en Europe, où l'étiquetage est nettement plus détaillé qu'ici et où les habitudes de consommation sont semblables.

On peut faire plus, on peut faire mieux : qu'est-ce qu'on attend?

page principale?

by anarcat on 7 janvier, 2003 - 20:52Score: 0

pourquoi cette discussion a-t-elle disparue de la page principale?

 

parce que c'est un blog...

by mathieu on 7 janvier, 2003 - 20:56Score: 0

...et que bof, je sais pas trop.

officialisation des pratiques courantes

by anarcat on 7 janvier, 2003 - 20:47Score: 0

De plus, n'est-ce pas déjà une pratique courante et presque standard? Tous les aliments ont cette information nutritionnelle, ce qui bien souvent fausse les même données dans l'équation de la malnutrition. Qui fait vraiment le calcul de ces paramètres? Moi qui suis végétarien devrait supposément le faire plus que n'importe qui et pourtant, je n'en ai jamais ressenti le besoin.

C'est classique: le gouvernement officialise une pratique déjà accepté pour se faire bon nom. Effort et impact commercial mimimaux, maximum de publicité. La meilleure preuve de ceci est qu'il ne s'engage pas sur le terrain des OGM qu'il sait glissant, puisqu'il en est en fait le principal défenseur sur le plan international.

Le problème de la malnutrition se situe selon moi beaucoup plus au niveau de l'éducation et de la pauvreté qu'une simple question d'emballage. Montrer qu'un sac de chips contient 0% d'à peu près tout et 5000 calories n'empêchera certainement pas personne d'en acheter. :)

état corporatiste

by anarcat on 7 janvier, 2003 - 20:37Score: 0

Pour comprendre le temps que Santé Canada prend à suivre les demandes et les modes de consommations des citoyens, il faut se rappeler les scandales qui ont eut lieu dans cet organisme. Malheureusement, ma mémoire étant ce qu'elle est, je ne me souviens pas exactement des circonstances, mais de ce que je me souviens, des scientifiques ont été censurés par leur supérieurs dans des études sur les OGM (ou était-ce le truc sur les additifs dans l'essence?). Le résultat net était que la chaîne de commande au sein de l'organisme diminuait son pouvoir de contrôle et l'indépendance de ses recherches.

Je crois pertinemment qu'il y a une direction dans ce ministère similaire à celle qui a cours dans le ministère de l'environnement du Québec; c'est à dire la concertation avec les entitées privées au lieu des entitiées civiles, et ce pour le bien-être du Marché, avant celui de la société civile elle-même.