J'ai reçu aujourd'hui un courriel de Alain Marcoux candidat de l'UFP aux dernières élections provinciales dans le comté de Taschereau, dans lequel il propose que l'UFP publie une lettre aux jounaux afin de dénoncer les politiques du SPQlibre d'appuyer le PQ.
Je vous fais part de la lettre.
Appel des syndicalistes pour un parti politique de gauche
Prétendant faire face à la montée du néolibéralisme ainsi qu’à l’offensive fédéraliste actuelle, des dirigeantEs et militantEs du mouvement syndical, réunis dans le « club politique les Syndicalistes et Progressistes pour un Québec Libre », viennent de décider de se lancer dans l’action politique. Et de le faire en appelant à rejoindre --sur la base de la reconnaissance d’un hypothétique droit de tendance— nul autre que … le Parti québécois.
Quoi de plus surprenant quand on sait que, dans le passé, le PQ n'a jamais été garant des intérêts du mouvement syndical et social, et qu’il n’a jamais non plus cherché, dans ses politiques concrètes, à lui faire une place digne de ce nom ?
C’est que pour la gauche sociale et syndicale, la recherche de raccourcis a été une tentation permanente. Depuis le vote « tactique », en passant par le « soutien critique », combien de militantes et militants du mouvement syndical ou d'autres mouvements sociaux, emportés par des espérances sans lendemain, se sont engagés dans des « opérations tactiques » au bout du compte toujours décevantes ?
Aujourd’hui l’histoire paraît se répéter. Car pour ces syndicalistes adeptes d’une politique « réaliste », il paraît plus raisonnable de se réfugier dans le giron du PQ, que de se lancer dans la construction d'une alternative politique de gauche autonome, comme tente de le faire par exemple l’Union des forces progressistes (UFP). Serait-ce parce que cette dernière --après seulement quelques mois d’efforts-- n’aurait pas fait véritablement ses preuves, notamment lors de son premier rendez-vous électoral ? Mais à s’en tenir à de tels arguments, on donne plutôt l’impression de faire preuve de manque de patience et de vision à courte vue !
C’est ce pseudo réalisme qui, depuis maintenant plus de 30 ans, nous mène sur le chemin du ralliement au Parti québécois. Comme s’il nous était impossible de tirer le moindre enseignement des expériences du passé ! Qui peut croire –après le virage libre-échangiste de Bernard Landry ou les politiques du déficit zéro de Lucien Bouchard-- que le Parti québécois nous protégera efficacement des plaies du néolibéralisme ? Le PQ n’est pas, n’est plus récupérable. Plus que jamais, il faut, sur le plan politique, ne compter que sur nos propres moyens.
NOUS REFUSONS D'ACCORDER LA MOINDRE CONFIANCE AU PARTI QUÉBÉCOIS !
Nous, syndicalistes de gauche, refusons d'accorder une fois de plus notre confiance au Parti québécois, qui lorsqu'il a été au pouvoir a défendu à maintes reprises des politiques néolibérales, et en de nombreuses occasions n'a pas hésité à employer les moyens de la répression étatique pour mettre fin à des luttes légitimes des travailleuses et travailleurs du Québec.
Nous refusons de nous associer à un parti qui a trop souvent « instrumenté » la question nationale et oscillé entre la souveraineté-association et le « confédérationnisme », jouant sans grands principes avec les légitimes aspirations du peuple québécois à l’émancipation nationale.
Nous refusons de soumettre la défense des intérêts des salariéEs et des couches populaires aux impératifs d’un prétendu « intérêt supérieur » de la nation québécoise.
Nous refusons de contribuer à construire un parti qui a laissé l'environnement se détériorer, le système d'éducation devenir plus élitiste, et qui a participé au développement d'une privatisation rampante des services de santé.
NOUS REFUSONS DE NOUS ASSOCIER À UN PARTI QUI A FAIT DU LIBRE-ÉCHANGE SON CRÉDO
Nous refusons de nous associer à un parti qui a fait la promotion systématique de la collaboration patronale/syndicale; ce qui a eu pour principale conséquence de désorganiser la vigilance syndicale, comme cela a été démontré de façon pathétique durant les sommets économiques de 1996-1997.
Nous refusons de nous associer à un parti politique qui n'a pas eu le cœur d'élargir l'accessibilité à la syndicalisation et de renforcer de manière significative l’article 45 du code du travail.
Nous refusons de nous associer à un parti politique qui s'est traîné les pieds sur le dossier de l'équité salariale.
Nous refusons de nous associer à un parti dont les différents gouvernements ont été plus que généreux avec les entreprises privées, alors qu’ils ont imposé les contrôles les plus tatillons sur les couches appauvries de notre société.
Nous refusons de nous associer à un parti politique qui a développé une politique atlantiste et promis d'associer un futur Québec "souverain et associé" aux alliances militaires comme l'OTAN et NORAD.
Nous refusons enfin de nous associer à un parti politique qui n'a pas eu le courage d'apporter les réformes nécessaires au mode du scrutin et qui cherche encore présentement à bloquer toute réforme dans ce sens, faisant passer ses intérêts partisans avant toute autre considération.
NOUS APPUYONS LA CONSTRUCTION D’UNE ALTERNATIVE POLITIQUE DE LA GAUCHE UNIFIÉE TEL QU’INITIÉE PAR L’UFP
Nous croyons que pour lutter pour une société démocratique, égalitaire, féministe et écologiste, et pour faire advenir un Québec libre et indépendant, il nous faut un parti politique entièrement voué aux intérêts des salariéEs et des couches populaires. Un parti qui tout en tenant compte des revendications des jeunes et des femmes soit capable d’unir étroitement la question nationale et la question sociale, sans oublier, ni l’une, ni l’autre.
Nous croyons aussi que pour construire une alternative politique digne de ce nom (dotée de la force et de la volonté d’effectuer de véritables changements), il faut savoir s’armer de patience. En n’oubliant jamais que la construction d’un pôle politique alternatif au néolibéralisme, exige d’abord et avant tout l’autonomie politique, c’est-à-dire la capacité pour le mouvement social et syndical de se définir sur la scène politique à partir des propres intérêts.
Nous considérons enfin que la construction de l'UFP constitue un pas essentiel dans cette direction. Tout comme d’ailleurs la mise sur pied du mouvement Option citoyenne, autour de Françoise David, François Saillant et Jean-Yves Desgagnés ! Parce que les uns et les autres sont à la recherche d’une alternative commune, indépendante et nouvelle. D’une « alternative en construction » qui certes se cherche et veut s’ouvrir à d’autres sensibilités ou courants de la gauche sociale et politique, mais a compris qu’on doit oser enfin s’affirmer clairement sur la scène politique, en rompant avec le PQ et tous ses errements.
Nous pensons en somme que la construction d'un parti de la gauche unifiée, d'une véritable alternative politique autonome du PQ, est la seule voie porteuse d’avenir.
C'est pourquoi, nous invitons toutes les syndicalistes qui partagent cette analyse d'apporter un soutien à cette déclaration à la signer et à la faire connaître le plus largement.
Pour indiquez votre soutien :
Votre nom
Profession ou poste de travail (exemple enseignant, mécanicien, etc.)
Milieu de travail ou entreprise ( exemple Centre hospitalier Robert Giffard ou Usine de papier Stadaconna)
Organisation syndicale centrale et fédération ou syndicat (exemple CSN-Fédération du commerce (FC) ou FTQ- Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP))
Fonction syndicale, s’il y a lieu (exemple Vice-président de fédération, de syndicat local, etc.)
Ex. :
Pierre Mouterde Enseignant Cegep de Limoilou (membre du SEECL-FNEEQ-CSN)
FAITES SAVOIR VOTRE SOUTIEN À CET APPEL EN ENVOYANT UN MESSAGE À L’ADRESSE SUIVANTE APPELSYNDICALISTES@HOTMAIL.COM