Il y a quelques jours, je vous parlais du désir de la Ville de Rouyn-Noranda d’imposer un moratoire sur l’implantation de magasins à grandes surfaces en alimentation. Cette semaine, dans le journal La Frontière, j’ai trouvé une lettre ouverte de Camille Beaulieu qui explique bien la situation. Je reproduis cette lettre ce matin :
"Wal Mart ou ADL ? Par Camille Beaulieu, La Frontière, 21 avril 2004, page 4.
Le colloque qu'envisage la Chambre de commerce sur la mondialisation et l'économie régionale ressemblera à un concours de popularité. D'un côté, Wal Mart. De l'autre, le distributeur alimentaire régional ADL. Mais... c'est en poussant un panier d'épicerie que les consommateurs manifesteront leur préférence au cours des prochaines années.
Wal Mart a inauguré ses quatre premiers Sam's Clubs en Ontario l'automne dernier. Le tour du Québec viendra en 2005. Les Sam's Clubs sont des magasins-entrepôts d'environ 130 000 pieds carrés, grands comme quatre Loblaws. Ces commerces vendent de tout, et surtout la gamme complète des produits d'alimentation.
Les Sam's Clubs sont souvent accusés de siphonner à la façon d'un trou noir l'activité commerciale des régions où ils s'implantent. C'est pourquoi la municipalité de Rouyn-Noranda envisage de limiter la superficie des grands commerces sur son territoire.
Les opposants à Wal Mart veulent préserver la filière bioalimentaire du Québec : 400 000 emplois, 1300 entreprises de transformation et un chiffre d'affaire de 24 milliards $. Cet enjeu est plus élevé encore en Abitibi-Témiscamingue, où ADL pourrait ne pas survivre à un affrontement entre Loblaws et Wal Mart.
ADL a enregistré des revenus de 240 M $ l'an dernier. Pendant le même temps, Loblaws engrangeait 23 milliards de dollars au Canada et Wal Mart 289 milliards à l'échelle mondiale. Le scénario le plus attendu à Rouyn-Noranda est une guerre des superficies et des prix entre Loblaws et Wal Mart, dans laquelle ADL ferait figure de dommage collatéral. D'autant plus que ADL offre des salaires presque deux fois plus élevés que Wal Mart et achète 10 M $ chaque année de produits de ses 23 fournisseurs de la région.
ADL crée 2000 emplois en Abitibi-Témiscamingue. Nombre de producteurs ou de transformateurs alimentaires disent rencontrer plus d'ouverture auprès de cette entreprise qu'auprès de ses compétiteurs. ADL enfin génère des retombées significatives dans son milieu : (Délicana, Proximédia, Club Défi, etc) et demeure un rare siège-social en activité dans une région qui n'a jamais contrôlé ni ses mines ni son bois."
Fin de la lettre
Voilà une lettre qui dit tout. Maintenant, c'est à vous d'agir. Vous avez le pouvoir en tant que consommateurs. Arrêtez de rester assis sur votre cul et de vous plaindre en disant que de toute façon, on n'y peut rien. Au contraire, comme consommateurs, vous pouvez tout. Vous êtes à la base de ces grands empires qui tuent les régions.
Achetez dans des commerces qui appartiennent à des gens d’ici.
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