Joe savait depuis toujours que travailler allait être pénible. Mais il n’aurait jamais pu imaginer à quel point.
Déjà, en descendant de l’autobus qui le déposait tous les matins devant la Richard & Sons, une sensation atroce l’envahissait. Cela commençait par une légère inquiétude qui perlait, goutte à goutte, sur son cœur mis à vif. Le poison s’infiltrait alors dans son sang, montait tranquillement vers sa gorge et emplissait peu à peu son crâne d’un bourdonnement sourd et grisant. Ainsi, son corps répondait de façon pavlovienne à l’insoutenable harcèlement qui allait bientôt suivre.